Accueil A la une Journée mondiale de l’Ozone : La Tunisie se mobilise pour sauver la planète

Journée mondiale de l’Ozone : La Tunisie se mobilise pour sauver la planète

 

A l’occasion de la Journée mondiale de l’ozone, une réflexion collective d’envergure a été tenue, sous le slogan «Le Protocole de Montréal, faire progresser l’action climatique».

L’Agence nationale de protection de l’environnement (Anpe), avec le soutien du ministère de l’Environnement et de partenaires internationaux, tels que l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) et le programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), a organisé, mardi dernier, un symposium auquel ont pris part industriels, institutions publiques et privées, ainsi que des représentants des centres sectoriels.

Ils se sont réunis pour affirmer leur engagement dans la protection de l’ozone.

Ensemble, ils ont abordé les défis planétaires tout en examinant les réponses apportées par la Tunisie, dans une démarche collective en faveur d’un avenir plus vert. Cette rencontre, formelle dans son cadre, s’est rapidement transformée en une réflexion profonde et introspective.

Appel à l’action pour sauver l’ozone 

La cérémonie d’ouverture a été marquée par des discours qui ont résonné comme un appel à l’action collective. En effet, tous les participants ont partagé leur vision d’un avenir où la coopération internationale transcende les intérêts nationaux pour s’unir dans un dessein commun: la préservation de la couche d’ozone. Leurs interventions se sont focalisées sur l’urgence d’une mobilisation mondiale pour contrer les menaces invisibles, mais omniprésentes que sont les substances appauvrissant l’ozone. Ils ont appelé à un renouveau de la conscience collective, rappelant que notre survie dépend de notre capacité à harmoniser nos efforts à l’échelle globale.

Mohamed Naceur Jeljeli, directeur général de l’Anpe, a pris la parole pour évoquer le Protocole de Montréal, un projet clé pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (Eges) nocives pour la couche d’ozone et les océans. Le protocole est particulièrement pertinent face aux défis climatiques actuels auxquels la Tunisie est confrontée. Jeljeli a souligné que ce protocole ne se contente pas de limiter les émissions nocives, mais vise également à transformer ces défis environnementaux en opportunités économiques. Et de noter que les efforts de la Tunisie dans ce domaine montrent des résultats positifs, comme la réduction des émissions et la mise en place de nouvelles législations.

Le projet, qui a débuté en Tunisie, se développe à l’échelle régionale, avec des initiatives visant à former près d’un millier de personnes en Afrique, tout en mettant l’accent sur la protection de l’environnement et la génération de revenus économiques. Il a aussi mis en lumière l’importance de la gestion des équipements énergétiques. Certains appareils, bien que peu coûteux, consomment beaucoup d’énergie et émettent des gaz à effet de serre nocifs, comme certains systèmes de climatisation. Pour y remédier, des unités douanières ont été créées et des lois sont en cours d’élaboration pour limiter l’offre de ces appareils nocifs.

Protocole de Montréal, où en est-il?

Le protocole de Montréal, dont la phase actuelle s’étend de 2024 à 2029, est un cadre international crucial pour la protection de la couche d’ozone. Sa mise en œuvre est assurée par l’Onudi et le Pnue, en étroite collaboration avec l’Unité nationale de l’ozone de l’Anpe en Tunisie, visant à réduire les substances qui appauvrissent la couche d’ozone, en particulier les hydrochlorofluorocarbures (Hcfc). Ces substances, utilisées dans des applications, telles que la réfrigération et la climatisation, sont connues pour leur potentiel de dégradation de l’ozone atmosphérique. En 2023, le protocole a permis une réduction significative de 55% de l’utilisation des Hcfc en Tunisie, avec les émissions passant de 723 t en 2022 à 325 t.

Cette diminution notable des émissions est le résultat direct des politiques et des mesures mises en place sous ce Protocole, illustrant ainsi l’efficacité des stratégies adoptées pour limiter l’impact environnemental de ces substances nocives. Cette réussite reflète non seulement l’engagement de la Tunisie à se conformer aux objectifs internationaux de protection de l’ozone, mais aussi la capacité du pays à mener des actions concrètes pour atténuer les effets du changement climatique. En parallèle, le protocole encourage l’innovation technologique et le développement de solutions de rechange plus respectueuses de l’environnement.

Les efforts de formation et les initiatives de sensibilisation visent à renforcer les capacités locales et à promouvoir des pratiques durables à long terme. L’engagement de la Tunisie et la coopération internationale sous ce protocole sont essentiels pour continuer à progresser dans la lutte contre la dégradation de la couche d’ozone et répondre aux défis environnementaux mondiaux.

La première session du symposium a fourni une analyse détaillée des avancées réalisées dans le cadre du programme national d’élimination des substances appauvrissant l’ozone (SAO) et de la Réduction des hydrofluorocarbones (HFC). Youssef Hammami, coordinateur de l’Unité nationale d’ozone à l’Anpe, a dépeint un tableau nuancé des réalisations et des défis persistants. Son exposé a révélé un paysage de progrès substantiels, avec des initiatives, telles que la mise en place d’un système de certification nationale pour les secteurs de la réfrigération et de la climatisation. Il a également insisté sur l’importance de la gestion du cycle de vie des réfrigérants pour assurer la durabilité à long terme, nécessitant vigilance et adaptation continue.    

Gestion holistique des fluides frigorigènes

La deuxième session a mis en lumière les stratégies de réduction des HFC, avec une attention particulière portée au Plan d’implémentation de Kigali (KIP). Andrés Celave, de l’Onudi, a détaillé les implications profondes de ce plan sur la transition vers des alternatives plus écologiques. La stratégie de Kigali ne s’est pas contentée de prescrire des réductions, incarnant une vision de transformation systémique vers une économie bas-carbone. En parallèle, Madi Sakande, consultant international en Réfrigération et Climatisation (RAC), a présenté un projet ambitieux pour la création d’un centre régional d’excellence dédié à la formation en réfrigération et climatisation. Cette initiative est perçue comme une pierre angulaire pour élever les compétences locales et propulser l’innovation technologique, reflétant ainsi une volonté de croissance durable et d’émancipation régionale face aux défis globaux. La troisième session a exploré la gestion du cycle de vie des fluides frigorigènes fluorés, un sujet d’une importance capitale pour limiter leur impact environnemental. Abdel Kader Baccouche, directeur à l’Anme, a introduit le projet «Mécanisme PromoClim», une initiative visant à encourager des pratiques de réfrigération durables. La présentation d’Ahmed Kamoun, consultant national en RAC, sur le modèle technico-économique pour la récupération, le recyclage et la régénération des fluides frigorigènes dans le cadre du projet des solutions innovantes pour l’amélioration de la recyclabilité, le recyclage et la réincorporation des matériaux (RRR), a présenté une perspective claire sur la manière dont les processus peuvent être optimisés pour réduire les coûts et l’impact environnemental.

Collaboration transcendant les frontières

Bien plus qu’une simple réunion, le symposium a constitué un véritable carrefour de rencontres des acteurs venus d’horizons divers. Et c’est précisément cette diversité de visions qui a conféré au symposium une profondeur inédite. Les contributions de l’Onudi et du Pnue, en tant qu’agences exécutives du Fonds multilatéral du Protocole de Montréal, ont été essentielles. Voire un engagement concret témoignant de l’importance de la coopération internationale pour relever les défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Ce symposium n’aurait pas atteint une telle portée sans cette synergie entre les acteurs locaux et internationaux. Les représentants tunisiens, qu’ils soient du secteur public ou privé, ont trouvé dans cette collaboration internationale un soutien indispensable. Les échanges ont permis de partager des savoir-faire, d’apprendre de meilleures pratiques internationales, mais aussi d’adapter ces solutions aux réalités tunisiennes. Cette coopération, transcendante par sa nature, a parfaitement illustré l’esprit du Protocole de Montréal : un engagement global où chaque nation, quelle que soit sa taille ou son niveau de développement, joue un rôle crucial. En Tunisie, ce symposium a marqué un pas de plus vers cet objectif, démontrant que l’action collective peut véritablement faire la différence.

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